Le Randonneur

Un dernier mot, si vous permettez

Paul Fabre

Dans son précédent ouvrage paru au printemps « Six vélos pour mille bonheurs », Paul revenait sur sa vision du cyclotourisme – [qui ] ne peut guère se définir que comme un état d’esprit – , les liens qu’il établissait entre vélo, littérature et poésie et bien sûr narrait avec le talent que nous lui connaissons l’essentiel de ce qui fit le sel de sa pratique. En douze chapitres bien structurés, comme un condensé et/ou un complément de ses précédentes œuvres, il déclamait, à l’exemple des poétes médiévaux qui lui sont si chers, tout son amour pour le vélo, la vie, l’amitié.

Ici, pas de plan, pas de chapitre, pas de structure, Paul prévient dès les premières lignes qu’il va évoquer et revivre, pour vivre encore, qu’il se fixe pour cette nouvelle randonnée mémorielle comme objectif de ruminer son passé avec délectation… Il souhaite aller au fil des pages là où sa fantaisie le conduira, au gré du vent de ses souvenirs, il veut flâner un peu.

Qui connaît un peu cet Ami hors normes ne s’étonnera pas de lire deux pages entières sur la pluie sous toutes ses formes, une autre sur le vent, un désopilant paragraphe sur les déviations , une déclinaison de « je me souviens » des plus émouvantes. Paul, s’il a maintenant raccroché sa randonneuse, n’a rien perdu de sa verve et de sa fantaisie, il manie l’autodérisison avec force et apprécie l’humour à la manière d’Henri Bosc affirmant : Si on ne rit pas en faisant du vélo, il est inutile d’en faire.

La fin de l’ouvrage pourrait paraître un peu sombre, Paul s’inquiète, à juste titre, de l’avenir cycliste des futures générations confrontées aux nouvelles pratiques, à l’individualisme ou à la violence routière, le titre pourrait laisser penser que cet ouvrage sera le dernier mais l’auteur, éternel optimiste, le conclut en se demandant combien de temps il lui reste pour en écrire d’autres…

Pas de souci, Paul, nous sommes preneurs, continue à nous enchanter et à porter ton regard unique sur la vie en général et la bicyclette en particulier.

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2020 – 178 pagesGilbert Jaccon éditeur

Prix : 16 €, frais de port offerts

Un dernier mot de Paul Fabre

Jean-Yves MOUNIER