Le Randonneur

Infos

Informations et annonces diverses concernant le voyage à vélo

——————————————————————– Trike Asub à vendre ——————————————————————–

Parution le 29/01/2022

Trike Asus à vendre

Vends TRIKE AZUB Tricon 20 pouces vert

3500 km, acheté au printemps 2016,
avec porte-bagage pour 2 paires de sacoches,
appuie-tête, deux rétroviseurs,
fixation pour sac guidon,
triple plateau 42x32x24.

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https://azub.eu/recumbent-bikes-and-trikes/trikes/20-wheels/tricon/
https://configurator.azub.eu/#/

Vélo visible à Lunéville (54)

Prix : 3400 euros.

En neuf, le prix actuel serait de 4700 € environ.

Contact : Michel Vernus. 06 63 95 88 57

Contact : mvernus@orange.fr

 

Abel Lequien s’en est allé

Il était le fondateur de notre revue

Abel Lequien
Damvix en 2009
(Photo Michèle Fedrizzi)

Ses obsèques ont eu lieu ce lundi matin, 30 novembre 2020, à dix heures. Abel, l’initiateur, puis le fondateur de notre revue et de notre association, s’en est allé vendredi dernier, des suites d’une longue maladie qui l’ont affaibli, fragilisé, tant mentalement que physiquement. Cette nouvelle est triste, affligeante, difficile à recevoir, même si nous savions que l’inéluctable se produirait forcément ; nous sommes tous condamnés à mort… La seule consolation qui doit nous animer est qu’il souffrait beaucoup, depuis des mois et des mois, et qu’il est parti pour un monde meilleur, sans souffrances. Peut-être qu’il aura très vite le plaisir de retrouver là-haut notre ami Raymond, lui aussi disparu en cette sinistre année ; ils en auront des choses à se raconter, n’en doutons pas !
Gardons dans nos mémoires et nos cœurs l’immense générosité d’Abel – malgré les rumeurs d’un caractère difficile, mais c’est le propre des vraies personnalités –, qui a initié Le Randonneur pour faire partager sa passion de la randonnée, tant pédestre que cyclotouriste, et qui, une fois qu’il a voulu se retirer de la présidence, nous a fait cadeau de l’association et de la revue, pour que cette œuvre perdure, avec simplicité, bon sens, légèreté d’être et joie de vivre dans l’amitié, les amitiés nouées au fil du temps et des kilomètres parcourus ensemble. N’oublions pas l’homme et ce formidable héritage que nous lui devons. Emmenons-le en pensée avec nous lorsque nous remontons en selle pour une randonnée.

Merci, Abel, du plus profond du coeur et de l’âme.

Régis Saint Estève et le comité de rédaction du Randonneur

Abel Lequien
Auxi-le-Château en 2008 (Photo Philippe Pariot)

En 1950, Abel a 17 ans lorsqu’il découvre le cyclotourisme au sein du Véloce-Club-Auxilois, un des rares clubs du Pas-de-Calais. Il parcourt sa région lors de ces premières années de pratique, puis des horizons plus éloignés au fil du temps. Il prend goût aux longues distances (brevets de 100 et 200 km).
De 1953 à 1967, il lui semble que la bicyclette est rangée au rayon des souvenirs de jeunesse : le service militaire puis les obligations professionnelles et familiales l’accaparent.
En 1968, son voisin et son copain de régiment, Serge Calonne, le décident à reprendre les balades à vélo : le virus le reprend et ne le quittera plus. Il retrouve le club de ses débuts qui était devenu Les Cyclos-Randonneurs Auxilois et adhère à la Fédération Française de CycloTourisme. Il s’investit dans son club, encadre les jeunes, prend des responsabilités au sein de la FFCT. Il découvre la revue Le Cycliste  qui devient sa bible puis celle de la fédération Cyclotourisme dont il devient membre de l’équipe de rédaction.  Il crée un bulletin de club Vallée de l’Authie et en assure la parution de 1968 à 1992.
Sa pratique s’intensifie durant toutes ces années. Il devient adepte des randonnées au long cours (Paris-Brest-Paris, diagonales…) et de la randonnée en montagne (Antibes-Thonon-Trieste, Haute route des Pyrénées, Suisse, Corse…). En 1985, il devient l’un des premiers adeptes du VTT en France et publie le premier article du genre dans la revue de la FFCT. Parallèlement, il pratique la randonnée pédestre pour de petites et grandes balades (Tour du Mont-Blanc, traversée des Écrins…).

En 1993, Abel Lequien prend ses distances avec la FFCT et publie le premier numéro de Le Randonneur du Val d’Authie. Tout d’abord d’audience locale, il fait parvenir sa revue à ses amis cyclotouristes des quatre coins de la France qui lui adressent rapidement des textes de qualité. Au fil des premiers numéros, ce sont les textes des meilleures plumes parmi les randonneurs qui se joignent à lui et qu’il publie : Pierre Roques, Paul Fabre, Raymond Henry, Claude Raffenne, Henri Bosc… Le nombre des abonnés augmente alors à grand rythme. La revue devient biannuelle.
En 1998, Abel propose à ses abonnés de se retrouver durant trois journées à Auxi-le-Château pour pédaler ensemble et échanger. Le succès est retentissant. C’est la naissance de la première rencontre. De nombreuses autres vont suivre, au fil des ans.
De 2000 à 2011, Abel s’investit totalement dans la réalisation, la diffusion, la promotion du Randonneur et de ses désormais trois numéros annuels. Il s’entoure petit à petit d’une équipe pour le seconder et l’aider à réaliser une revue qui se perfectionne : passage à la couleur, utilisation d’outils numériques, création d’un site internet.
En 2012, après tant d’années de travail et de passion, Abel transmet Le Randonneur, sa revue,  à une association Les Amis du Randonneur créée quelques années plus tôt. Le flambeau est repris par une équipe de rédaction menée par François Piednoir.
Depuis 2015, un nouveau comité épaule Régis Saint Estève, rédacteur en chef, dans la lourde tâche de poursuivre l’œuvre d’Abel Lequien.

Cliquez sur les photos pour les agrandir (Photos de Marie-Odile Bertou et Guy Canbéssèdes)

Abel aimait écrire et photographier

Passion de la randonnée par Abel Leqien

En 2000, il publie Passion de la Randonnée , ouvrage dans lequel il regroupe les récits de trente années de randonnées cyclotouristiques et pédestres, petites et grandes, aux quatre coins de la France.

Nostalgie par Abel Lequien

Nostalgie regroupe 55 photos noir et blanc des années soixante prises dans les environs d’Auxi-le-Château.

Notre ami Raymond n’est plus…

C’est avec une immense tristesse que nous avons appris le 21 juin 2020 la disparition, après de longs mois d’hospitalisation, de notre ami Raymond Henry.

C’est un ami qui prend congé de nous, et quel ami! La gentillesse, la bienveillance, la discrétion, la modestie étaient les premières de ses qualités.

Raymond Henry

Raymond était aussi l’Historien du cyclotourisme, avec un grand “H”; outre les très riches et très intéressants ouvrages qu’il a consacrés à la genèse et aux évolutions de notre passion pédalante, il mettait avec une grande générosité ses connaissances immenses, inépuisables, au service du Randonneur et de la rubrique “Histoire” qu’il tenait de main de maître. Qui d’entre nous n’a pas apprécié sa plume alerte, qui racontait simplement de grandes choses? Là ne se trouvait pas le moindre de ses talents: Raymond était aussi fin technicien que remarquable historien.

Bien sûr, une longue et impénitente pratique du cyclotourisme sous toutes ses formes accompagnait la passion pour son histoire; elle en est peut-être née, au fil des randonnées, des rencontres de cyclotouristes marquants. Raymond est le lien entre ceux qui ont connu, roulé avec Vélocio, et notre époque moderne. Grand randonneur, les Diagonales de France, Paris-Brest-Paris, le Brevet des Provinces Françaises, le Raid Pyrénéen, le Tour de France Randonneur, font partie entre autres de son palmarès, terme qui l’aurait vraisemblablement fait largement sourire et quelque peu gêné. Nul doute que le Ventoux voisin reçut souvent sa visite.

Tout le comité de rédaction s’associe pour présenter à Rachel, son épouse, ses plus sincères condoléances et lui témoigner que nous partageons sa douleur d’avoir perdu notre ami.

Gardons à l’esprit, chaque fois que nous plongeons dans les livres qu’il a écrit, dans les articles qu’il a donnés au Randonneur, l’image de son sourire, de sa courtoisie sereine et du bonheur qui fut le sien de tenir un guidon et de rouler, rouler, rouler encore, en cyclotouriste amoureux des beautés de la nature,  et avide de partager cette joie avec des amis. Que Raymond roule avec nous chaque fois que nous roulons.

Régis Saint-Estève

Raymond Henry a publié de nombreux ouvrages, dont les trois volumes consacrés à l’histoire du cyclotourisme, ainsi qu’une centaine d’articles dans notre revue Le Randonneur, depuis 1996.

Histoire du cyclotourisme
Charles Antonin

Le Mont Ventoux et les cyclotouristes
Raymond Henry
Photo de Marc Liaudon

Raymond était un pratiquant assidu.

Raymond Henry
Photo de Jean-Marie Rogez
Raymond Henry
Pâques en Provence 2008 (photo de André Tignon)

————————— Recherche randonneuses anciennes et livres anciens —————————–

Parution le 07/04/2020

Pour occuper le confinement et restaurer une randonneuse des années 50,
je suis à la recherche
d’une paire de roues complètes “anciennes” en 650b / 35-44
avec une roue libre de 4 à 5 vitesses.

Grands mercis par avance !

Et suis toujours à la recherche de revues anciennes, récits et livres anciens
sur le cyclotourisme, le voyage à bicyclette,
ainsi que des randonneuses “anciennes” en 700 (taille de 57 à 60)
ou 650 (taille de 59 à 62).

Contact : Régis Saint-Estève 06 83 20 12 33

r.saintesteve@free.fr

 

Paris-Rouen en vélocipède

Compte-rendu de cette randonnée originale

Paris-Rouen à vélocipède
Photo de Marie-Odile Bertou

Comme annoncé sur le site du Randonneur, les 9, 10 et 11 novembre une vingtaine de vélocipédistes  se sont lancés sur le parcours Paris-Rouen en souvenir du 150ème anniversaire de la première randonnée à vélo(cipède) en novembre 1869 qui allait de Paris à Rouen.
Les routes d’hier, comme la circulation, n’étaient pas celles d’aujourd’hui et nos vélocipédistes de 2019 ont bien du mérite, mais quand on aime… 

Même si eux mettront trois jours, quand les vélocipédistes de 1869  devaient mettre 24 heures.

Paris-Rouen à vélocipède
Photos de Marilou Cauchon
Paris-Rouen à vélocipède

Ils s’étaient donné rendez-vous au matin du 9 novembre au café  « Le Cristal », avenue de la Grande-Armée, au coin de la rue de Tilstitt, à l’ombre de l’Arc de Triomphe.  À 7 heures, il y avait forte animation au café où je les ai retrouvés. Puis l’heure de l’avant-départ est donnée ; celui de quitter le café et de se préparer au grand départ, avec salve de photos pour marquer l’événement.  Keizo Kobayashi ne manque pas de lancer « son cri de guerre » dont il est coutumier, en soulevant son lourd vélocipède.

Les vingt participants, dont une femme, sont tous vêtus avec élégance, ce qui contraste avec les cyclos à la mode 2019 qui les accompagnent pour sortir de la région parisienne, à l’exception de deux d’entre eux que je reconnais pour avoir l’habitude de « rouler à l’ancienne », c’est-à-dire avec élégance vestimentaire. À 7 heures 30, revêtus par sécurité d’une chasuble blanche, ils s’élancent sur leur lourd engin pour une randonnée de 172 kilomètres sur trois jours. Ils quittent Paris, avant le lever du soleil, par  l’avenue Foch et  le Bois de Boulogne. Cette première journée de vélocipède les amènera à Mantes-la-Jolie.

Quelques-uns de nos amis les ont retrouvés sur le parcours, dont Patrick Jordan qui est allé à leur rencontre à Triel et les a accompagnés sur une trentaine de kilomètres jusqu’à Limay.

« Dans les communes traversées : Triel-sur-Seine, Vaux-sur-Seine, Thun, Hardricourt, Meulan, Gargenville, les vélocipédistes étaient accueillis chaleureusement par les maires et une foule de gens admirative de leur performance. Par contre, pour les accompagner, nous n’étions alors que trois cyclistes. Il faisait beau et j’ai passé un très bon après-midi au côté de ces valeureux vélocipédistes qui tous roulaient dans la bonne humeur », dit Patrick.

 

 

 

 

 

 

Le lundi 11 novembre, le groupe des 20 Vélocipédistes partis des Andelys, se dirige vers Rouen pour la troisième et dernière journée de ce périple mémoriel.

Le froid et la pluie ont rendu la matinée bien difficile ; ils accusèrent une heure et demie de retard sur l’horaire prévu.

Heureusement, le soleil les sécha et réconforta l’après-midi.

À leur arrivée à Amfreville-la-Mi-Voie, dernier point d’animation et de rencontre avant Rouen, ils étaient souriants et disponibles aux échanges.

En regardant leurs montures, j’ai constaté un anachronisme amusant : celui qui menait le groupe avait installé sous son guidon un compteur GPS. Seul concession à la modernité, car pour le reste, vélos et tenues donnaient tout à fait l’impression d’être retournés 150 ans en arrière.

La seule femme présente m’a dit avec un grand sourire qu’elle était heureuse de représenter les femmes de l’édition de 1869.

Certains, plus âgés, semblaient bien fatigués, et expliquaient qu’à chaque tour de pédale, il fallait compenser l’équilibre en tirant sur le guidon, d’où des douleurs aux bras plus qu’aux jambes. De plus, il y avait des côtes un peu raides, qui les ont obligés à monter et quelquefois même à descendre à pied. En voyant les vélocipèdes de près, on comprend vite pourquoi.

Certains avaient placé des rubans de caoutchouc autour du fer de leurs roues, à cause de la pluie, ce qui s’était également fait 150 ans plus tôt.

Ils ont bien expliqué à la foule amassée le but de leur périple, son histoire, et parlé de leur passion pour le vélocipède. Malgré l’heure tardive, ils ont terminé par une animation en faisant chanter tout le monde, à l’initiative de Gérard Holtz, l’un des participants.

Une bien belle rencontre avec ce groupe de passionnés.

Ils sont repartis à la nuit tombante, pour arriver ensemble à Rouen.

Paris-Rouen à vélocipède
Paris-Rouen à vélocipède
Photos Marie-Odile Bertou

Marie-Lou Cauchon – Patrick Jordan – Marie-Odile Bertou

Hommage à Max Audouin

A Max

Par Marie-Lou Cauchon

Le 4 avril dernier, notre ami Max partait avec ses camarades du club de Villers-Saint-Paul, dans l’Oise, pour une belle matinée de vélo, quand ce qui ne devait pas arriver arriva. Un trou dans la descente rapide de la Pierre Turquaise de la forêt de Carnelle, près de Beaumont-sur-Oise, fit chuter Max. La chute aurait été banale sans la présence d’un piquet en métal sur lequel il s’est écrasé. Le piquet a provoqué fracture du bassin, de la colonne et surtout hémorragie interne où il a perdu beaucoup de sang. Pris en charge par un urgentiste qui l’a emmené à l’hôpital de Beaumont, il a ensuite été transporté dans le coma à l’hôpital Beaujon, où il est décédé dans la nuit, à l’âge de 73 ans.

Max Audouin


Max AUDOIN était un cyclotouriste passionné, pratiquant aussi bien le cyclotourisme en famille avec femme et enfants, et plus tard petits-enfants, avec lesquels il partait pour des voyages itinérants, les sorties avec ses copains du club de Villers-Saint-Paul que le tourisme à bicyclette (il venait de terminer le Brevet des Provinces Françaises), ou les longues distances à vélo qu’il affectionnait tant, de celles qui imposent le respect, en référence aux grandes randonnées que sont les 40 heures Vélocio, le Paris-Brest-Paris (6 fois), les diagonales (il avait bouclé à trois reprises la série des diagonales de France), le Tour de France, les Thonon-Trieste, Thonon-Venise…
et que sais-je encore.

J’ai rencontré Max pour la première fois dans l’atelier des cycles Alex Singer à Levallois dont il était un habitué ; Max prenait grand soin de ses machines. Malgré les kilomètres parcourus, ses vélos toujours impeccables faisaient de lui un des meilleurs ambassadeurs de l’artisan-constructeur dont il était devenu l’ami, ne manquant aucun des rendez-vous auxquels il était attaché, comme le « rallye Alex Singer » ou la « randonnée du Souvenir », le 11 novembre à Rethondes.

En digne héritier de Vélocio, Max se définissait par les mêmes qualités que l’on reconnaissait au Maître : convivialité, simplicité, camaraderie, goût de l’effort et respect des autres.

C’était un ami du Randonneur de longue date. Adieu l’ami, tu nous manques déjà.

Max Audouin
Max Audouin

D’autres hommages, ici, sur le site de son club.

Festivals du voyage à vélo 2019

Les Amis du Randonneur étaient aux festivals du voyage à vélo

Festival Roques 2019
Festival Roques 2019
Roques-sur-Garonne
Fsetival Vél'osons Chambéry 2019
Vél’osons à Chambéry

Comme tous les deux ans, Chambéry accueillait une nouvelle édition (la quatrième) du salon du voyage à vélo Vélosons.
Pour leur troisième participation, les Amis du Randonneur ont assuré, durant les deux jours, la tenue d’un stand afin d’y présenter la revue et l’association.
Malgré un public timide, nous avons pu placer quelques revues et convaincre trois personnes de s’abonner. Nous avons reçu beaucoup de félicitations concernant la qualité de la publication.

Velosons 2019
Bernard et Pierre

Je tiens à remercier les Amis qui ont bien voulu m’accompagner pour la tenue du stand : Pierre, Gilbert, Jean-François, Daniel et Michel.

Bernard Morille

Hommage à Paul Bosc

Paul Bosc

Par Marie-Lou Cauchon

D
ans le milieu cyclotouriste, notre ami Henri Bosc s’est fait un nom, et nombreux sont les amis du Randonneur qui le connaissent. Mais combien connaissaient son frère aîné, Paul ? Peu sans doute. Et pourtant, les deux frères, très différents, étaient indissociables. Paul, de quatre ans plus âgé qu’Henri, nous a quittés le 1er février 2019.

Paul Bosc
Paul Bosc en 2012 (Photo Marie-Lou Cauchon)

Si Henri est une personnalité, Paul était un personnage avec sa barbe et ses longs cheveux blancs, tel un père Noël sur un vélo.

Je connais Henri depuis la fin des années 1970, mais je n’ai fait la connaissance de Paul qu’en 2001. C’était à la rencontre nationale de Vesdun. Nous logions dans le même hôtel, à Culan quand, le premier matin, au moment de prendre mon vélo dans le garage, je vois un « père Noël » en train de l’ausculter. « C’est à vous ce vélo ? » me dit-il avec le ton sans fioritures qui était le sien. « Il est pas mal » ajoute-t-il « mais il aurait besoin d’être plus gonflé ». « De quoi se mêle-t-il » pensais-je alors. Il se présenta : Paul, le frère d’Henri. Difficile à croire tant ils étaient dissemblables, mais je sus tout de suite qu’ils avaient le même amour de la bicyclette, ou plus exactement de la randonneuse.

Contrairement à Henri, Paul, féru de mécanique, savait mettre la main dans le cambouis. Et son « dada », c’était la position du cycliste sur un vélo. Avant de voir le cyclo qui roulait, Paul voyait la machine, et un simple coup d’œil lui suffisait pour dire si votre vélo était adapté à votre physiologie. Si tel n’était pas le cas, il donnait au « cyclo-néophyte » les conseils utiles pour remédier par de simples réglages à une mauvaise position qui, à la longue, pouvait s’avérer invalidante.

Cette première rencontre avec Paul fut suivie de quelques autres, notamment à Auxi-le-Château (62), Saint-Gervais-sur-Mare (30), Sare (64) …  Autant Henri est communiquant, autant Paul était sur la réserve. Mais quand Paul se sentait en confiance avec les gens, le masque de « bougon » tombait. Au fil des rencontres j’ai acquis sa confiance et j’ai pu apprécier Paul pour ses qualités d’homme intègre et cultivé. Homme de caractère, Paul avait ses faiblesses, comme la gourmandise devant un bon plat et surtout une bonne glace dont il raffolait (tout comme Henri d’ailleurs).

Paul et Henri, deux frères aussi différents qu’on peut l’être, mais complémentaires. Telles les deux faces d’une même pièce, l’un est resté dans l’ombre et l’autre a pris la lumière. Si Henri a perdu plus qu’un frère, nous avons perdu un ami.

Paul et Henri Bosc
Paul et Henri Bosc en 2012 (Photo Marie-Lou Cauchon)

Mon frère Paul (texte extrait de la revue “Le CIBiste” de mars 2019)

Par Henri Bosc

N
é le 26 avril 1931, 4 ans avant moi, à Montauban (Tarn-et-Garonne), Paul a eu tout jeune une forte vocation pour l’aviation ; n’ayant pu devenir pilote pour des raisons de santé (problèmes ORL et rénaux, avec ablation d’un rein), il se tourna tout naturellement vers l’aéromodélisme dont il devint un spécialiste reconnu et en fit son métier d’artisan modéliste-maquettiste.


Paul et Henri Bosc


Dans son atelier-magasin, il concevait, construisait et faisait voler des modèles de toutes catégories (Vol Libre, Vol Circulaire Contrôlé, Radiocommande). Dans le cadre du club qu’il avait créé, il organisait de grands concours régionaux et il aimait former des jeunes à la construction et au pilotage des planeurs et avions modèles réduits. Sa grande fierté était d’avoir su leur transmettre sa passion, certains de ses élèves étant devenus grâce à lui, comme ils le reconnaissent eux mêmes, des pilotes chevronnés en aviation grandeur nature, voire des as de la voltige aérienne.

Sa deuxième passion fut incontestablement le cyclotourisme. Dans notre jeunesse, la bicyclette était le seul moyen de nous évader pour de petites escapades, seuls ou avec des copains, car il n’y avait pas d’autres engins à la maison.

Mais, suivant les mutations professionnelles de notre père, c’est après quelques années passées à Chambéry (en Savoie), en arrivant à Bordeaux au milieu du 20e siècle, que nous avons débuté la pratique organisée du cyclotourisme, ayant connu la FFCT grâce à un voisin membre des Audax Girondins ; nous faisions avec eux de longues randonnées dominicales et participions à des concentrations où nous avons eu l’occasion de côtoyer et de rouler avec le CIB de La Tombelle et Gessner (voir le Plein cadre d’Henri).

Bien équipés avec nos randonneuses Hirondelle puis René Herse, nous partions ensemble pour des voyages itinérants en autonomie, effectuant tous nos trajets à vélo, notamment pour participer aux Semaines Fédérales ou rechercher les BPF. Nous nous faisions au début héberger dans des fermes, couchant dans la paille des granges ; par la suite, lorsque nous avons pu acquérir le matériel nécessaire, réparti sur nos deux machines, nous avons pu pratiquer assidûment le cyclo-camping, itinérant et en étoile. Par exemple, après la Semaine Fédérale de Digne en 1964, nous avons effectué ensemble un périple montagnard où nous avons grimpé les cols du Parpaillon (cyclo-muletier) et du Restefond, ainsi que la cime de La Bonette (2802 m), la plus haute route asphaltée de France ; de même après la SF de Gap en 1970 où un volatile a perdu la vie en passant sous la roue de la randonneuse de Paul dans la descente d’un col, occasionnant pour lui une spectaculaire gamelle heureusement sans conséquence grave.


Paul Bosc

Excellent photographe, Paul a ramené de nos voyages une belle moisson de diapositives couleur. Gêné par une rhinite chronique et souffrant souvent des reins, il a eu du mérite d’effectuer quand même toutes ces randonnées ; obligés de nous arrêter de temps en temps quand ses douleurs étaient trop fortes, il nous arrivait de prendre un retard tel que nous rentrions très tardivement, jusqu’à descendre le Parpaillon de nuit sur un chemin en cailloux.

En raison de ses problèmes de santé, Paul a été amené à étudier très soigneusement la position à vélo pour ne pas souffrir et a réalisé une étude approfondie sur le sujet qui fait autorité. Cette notice ou étude sur le positionnement à bicyclette et les caractéristiques d’une randonneuse a servi de base pour un article de fond, concernant le même sujet , dans « Cyclotourisme » (N°498 – Décembre 2001), revue officielle de la Fédération Française de Cyclotourisme. Elle a aussi été reprise dans divers sites internet spécialisés dans le cyclisme. Elle a été distribuée à ce jour, à leur demande, à près de 500 cyclistes et cyclotouristes. Tous ceux qui l’ont mise en pratique ont été très satisfaits et ont redécouvert le plaisir de vélo sans douleur : les cyclos qui sont venus chez nous se faire mettre en position par Paul peuvent en témoigner.

Mon frère Paul a certainement joué un rôle déterminant dans ma vocation de cyclotouriste, en me permettant d’accéder à de véritables bicyclettes de randonnée, naturellement en 650B, sur lesquelles il a fait les adaptations nécessaires pour le positionnement et le choix des braquets (gamme privilégiant les petits développements). Féru de mécanique, il effectuait tous les réglages et l’entretien courant, ce qui fut particulièrement appréciable pour moi, étant peu doué pour la technique pratique et le travail manuel.

Nos liens indéfectibles perdureront jusqu’à nos retrouvailles.
Au revoir Paul.

D’autres textes sont publiés ici dans le bulletin d’Information du Club Indépendant Bordelais, club de Paul.

Hommage à Serge Calonne

Le 10 octobre 2018, Serge CALONNE prenait le départ d’une randonnée ultime, autrement plus durable que le Brevet des Provinces Françaises qu’il avait si longuement dégusté et si magistralement mémorisé et relaté.


Serge Calonne
Serge Calonne dans le Boulonnais

Pour tous les cyclotouristes, Serge fut une sorte de maître, mais sans la règle et la férule, car il personnifiait la bienveillance, la gentillesse et l’optimisme, qu’il agrémentait de fantaisie poétique. Ces qualités lui donnaient une autorité naturelle, ce qui l’a beaucoup aidé dans ses fonctions de dirigeant local, au club de Liévin, au niveau régional à la Ligue des Flandres, et au niveau national à la FFCT, charges et honneurs que d’autres exposeront mieux que je ne saurais le faire, tant le tra-la-la officiel nous importait peu à tous deux… En dépit de notre proximité, cette autorité m’a toujours impressionné au point que je l’appelais toujours « Monsieur CALONNE ». « SERGE ! » répondait-il invariablement…

     « Monsieur PETIT, je vais vous offrir une fraise des bois. ». J’ai encore en mémoire la voix de Serge, au bord d’une route forestière, sur un replat près de Léoncel, dans le Vercors, lors de la Semaine Fédérale de Valence en août 1976. Ces quelques paroles, ce cadeau sublime de simplicité, témoignent de toutes les qualités de la personnalité de Monsieur CALONNE.

      Sa vision poétique du monde lui faisait apprécier la Beauté, où qu’elle se trouve, et il savait repérer et mettre en valeur des détails que nous sommes peu capables de dénicher. Il y avait toujours de l’insolite, du curieux et du drôle dans les randonnées qu’il organisait. Ainsi, le lendemain des obsèques, ma bicyclette m’emmenait revoir la statuette de pioupiou au fond du cimetière de Givenchy-le-Noble (village artésien plus connu pour sa fabuleuse allée de tilleuls), en souvenir d’un jeune soldat tombé en 1915, statuette que Serge avait dénichée et incorporée dans une « randonnée-découverte » au début des années 2000. 

     Nous avons partagé le goût de la recherche d’itinéraires, de beaux passages insolites, de monuments méconnus, que nous aimions faire découvrir aux autres amoureux de la promenade cyclotouriste (des « p’tits coins méconnus » avant la création du Randonneur). Ainsi, Serge fut le créateur de la « Randonnée des Collines d’Artois », organisée dans les années 70 par son club de Liévin, et qui révéla à beaucoup les hameaux du Tirlet ou de Guestreville, sur les hauteurs de l’est du Ternois, des lieux bien plus visités de nos jours… Lors d’une édition par un temps plus que maussade, nous fûmes réconfortés par cette inscription tracée par Serge au sommet d’une côte : « Admirez nos gris ! »

Notre rencontre remonte à 1963. Jeune étudiant, je pratiquais la promenade à bicyclette depuis environ trois ans, autour d’Arras, alors ville de résidence de ma famille. C’était un pur délassement physique et mental, car je n’avais aucun goût pour les activités sportives, et c’est toujours le cas. Je fus attiré à une conférence-découverte sur le cyclotourisme proposée dans une petite salle de l’Hôtel de Ville d’Arras. Vous devinez que le jeune instructeur qui présenta alors le matériel, la philosophie et les activités de la FFCT était Serge CALONNE. Une vingtaine de jeunes, présents ce jour-là, furent invités à une courte randonnée (25 km) aux environs d’Arras, sur des routes que je connaissais par cœur ; mais les conseils me furent si bien prodigués que, dès l’été suivant, à 19 ans, j’improvisais une semaine de voyage dans les Ardennes, ou, plus exactement, je faisais de la géographie appliquée sur le terrain, ce que je n’ai cessé de faire depuis… Ce fut mon premier Voyage Itinérant, certes non officialisé par des tampons, mais qui sera suivi de beaucoup d’autres !


     Tous deux, nous avons connu la magie du Voyage Itinérant, et nous avons collecté des tampons pour le Brevet des Provinces Françaises, seule activité qui a pu me maintenir fidèle à la FFCT jusque ces dernières années. Curieusement, nous n’avons presque jamais voyagé ensemble, en-dehors de quelques jours en Alsace après la Semaine Fédérale de Saint-Dié-des-Vosges en 1972. Serge était trop conscient de ses responsabilités familiales pour s’échapper ainsi, alors que, jeune enseignant célibataire, j’utilisais les importantes plages de congés pour enchaîner voyages, randonnées et déplacements ferroviaires d’un bout à l’autre du territoire. Rappelons que les années 70 et 80 furent une époque bénie où il existait des trains, des fourgons à bagages, des gares et du personnel, des horaires mis à la connaissance de tous…, et respectés ! Aujourd’hui, la SNCF nous fait préférer l’automobile.

     Ce n’est donc que lorsque les enfants, Martine, Sandrine et Jean, eurent grandi, que Serge put déguster avec lenteur et gourmandise sa quête de villages-contrôles, ce qu’il fit en Grand Sage, notant une masse de détails et d’anecdotes, mêlant à son habitude poésie et humour. Son périple achevé, il en fit une publication confidentielle pour quelques initiés. Sans qu’il insistât sur ce point, ce récit fut un élément majeur de son activité, tellement nous considérions que le BPF était le sommet d’une vie de cyclotouriste.

Serge Calonne

Sans illusions, nous avons aussi échangé sur le déclin de l’esprit cyclotouriste au sein d’une fédération de plus en plus déviante après les années 1980. Ce constat était partagé par les noms les plus reconnus de notre pratique, dont Abel LEQUIEN. Serge et Abel se connaissaient depuis les années cinquante, ils servirent dans la même unité militaire au Maroc, et ils se revirent fréquemment, les clubs de Liévin et d’Auxi-le-Château se côtoyant souvent. Contrairement à Abel, Serge a continué de penser que le maintien des « Anciens » dans la FFCT pouvait servir d’exemple, amender peu ou prou les écarts que nous déplorons tous, voire redresser les erreurs de gouvernance. Je ne l’ai pas suivi sur cette position, mais ce désaccord n’a jamais été qu’un détail dans nos propos. Il nous semblait tellement plus important de goûter le bonheur de pratiquer et de nous promener !

     Les obsèques de Serge ont eu lieu le 15 octobre 2018 à Liévin. Outre sa famille, les membres du club des Cyclo-Randonneurs Liévinois, des centaines d’« anciens » de la région, voire de toute la France, s’étaient rassemblés. Et Serge nous avait préparé une dernière surprise, tout-à-fait en accord avec son non-conformisme : le cercueil sortit de l’église accompagné par un chant patriotique des années 1900, « Le Clairon », incroyablement décalé et désuet.

« L’air est pur, la route est large

Et le clairon sonne la charge ! »

Et nous nous sommes souvenus que Serge aimait fredonner ces paroles sur sa bicyclette !

Ce clairon sonnait pour nous comme un éclat de rire, et nous en avons souri. Dehors, un soleil radieux accompagnait le nouveau départ de Serge : le clairon le conduirait-il d’abord auprès du petit soldat du cimetière de Givenchy-le-Noble ?

Voilà. J’ai essayé d’évoquer qui fut pour moi Monsieur CALONNE …

— SERGE ! »

Daniel PETIT

D’autres photos sont à voir ici sur le site d’André Tignon.

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Parution le 24/11/2018
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Commémoration de la première course sur piste de vélocipèdes

 

Mai 1868, première course sur piste de vélocipèdes au Parc de Saint-Cloud.

 

course sur piste de vélocipèdes

Après la première course de vitesse sur route, Paris – Versailles, le 8 décembre 1867, diverses manifestations de vélocipèdes eurent lieu en 1868, dans les jardins du Pré Catelan du Bois de Boulogne notamment et, le 31 mai 1868, la première course sur piste fut organisée dans le Parc de Saint-Cloud.

Cent cinquante ans plus tard, le 26 mai 2018, une quinzaine de vélocipédistes se sont retrouvés au Pré Catelan et au Parc de Saint-Cloud pour chevaucher d’authentiques vélocipèdes datant de la fin des années 1860 (donc avant l’arrivée du « grand bi ») issus de leurs collections particulières pour refaire, en lieu et place, cette première course sur piste et commémorer cet anniversaire.

Les intéressés à l’événement, reconnaissons-le à regret, étaient peu nombreux en 2018 au regard de l’intérêt suscité ce 31 mai 1868 (voir les photos d’époque) par cette première course sur piste. L’on pouvait y compter cependant quelques amis du Randonneur, dont Stéphane des Hauts-de-Seine, Christian et Françoise du Val-d’Oise et moi-même. Christian s’est essayé à chevaucher un de ces vélocipèdes des années 1860, pas si facile à manier à le voir contracté sur la machine, lui si à l’aise sur sa randonneuse.Course de vélocipèdes

Nous avons suivi cette quinzaine de passionnés dans les rues de Boulogne à qui il fallait une bonne maîtrise de leurs vélocipèdes pour se confronter à la circulation automobile d’aujourd’hui, deux mondes opposés se côtoyant.

Après un parcours dans le Parc de Saint-Cloud, les vélocipédistes se retrouvèrent sur l’allée en bas du bassin inférieur de la grande cascade, à l’endroit même de la première course de 1868, sur une piste linéaire de 350 mètres, soit 700 mètres aller-retour, pour une course de lenteur de 100 mètres et une course de vitesse en deux temps en présence de l’anglais John Moore, octogénaire, petit-fils de James Moore vainqueur de ces premières courses. Bien que n’ayant pas connu ce grand-père mort quand il avait un an, on l’a senti très ému de commémorer cet anniversaire et il a voulu essayer, non sans difficulté, ce vélocipède qui avait fait les beaux jours de son grand-père.

Le départ de chacune des courses a été donné, ou par une descendante d’un des Frères Olivier et de La Bouglise, ou par John Moore. La course de lenteur se déroulait sur 100 mètres mais ne semblait pas la plus facile avec risque de chute mais elle fut bien disputée tout comme la course de vitesse sur 700 mètres où l’on a pu apprécier la vitesse de pédalage pouvant atteindre 23 km/h ! Le grand vainqueur de ce doublé fut Alain Cuvier, grand collectionneur du Loir-et-Cher, mais les autres participants ne furent pas moins méritants et tous reçurent de John Moore, la médaille commémorative-souvenir.

Pour nous public trop peu nombreux, ce fut l’occasion de remonter le temps et de nous rendre compte des progrès apportés au vélo depuis le vélocipède des années 1860 à nos jours et de passer une agréable journée champêtre aux portes de Paris.

Marie-Lou Cauchon